Conte : L' oiseau de pluie 09/01/10

Pour clôturer cette séance sur l'eau et faire l'annonce de la séance suivante sur la pluie, Anne a lu ce conte africain :

L'oiseau de pluie

 

l'oiseau de pluieL'oiseau de pluie, perché sur le grand tamarinier, très

heureux chantait de joyeux "pluipluiplui"!

Kunti le regarda longuement... Il réfléchissait...

Puis il alla trouver sa grand-mère.

- Grand-mère, dit-il, si nous avions un oiseau de pluie

à nous, crois-tu que nos champs seraient arrosés

quand nous le voudrions?

- La grand-mère hocha la tête et répondit sans hésiter:

- Bien sûr ! car l'oiseau ne chanterait que pour nous.

Les récoltes seraient abondantes, il n'y aurait jamais

de famine.

Mais Kunti voulait en savoir davantage et il alla trouver son Père.

- Père, dit-il, si nous avions un oiseau de pluie dans notre maison, crois-tu

que nos champs seraient arrosés quand nous le voudrions?

Le père réfléchit quelques instants, puis répondit:

- Non, je ne le pense pas. Les vieux du village racontent beaucoup de

légendes... Faut-il croire tout ce qu'ils disent?

Mais Kunti voulait en savoir davantage.

Il alla trouver le Grand-Sage:

- Grand-Sage, si nous avions un oiseau de pluie dans le village, crois-tu que

les champs seraient mieux arrosés?

- Oui, sans doute, car cet oiseau sait quand la pluie va tomber... Il sait aussi

quand elle doit s'arrêter L'eau ferait pousser les plantes, la rivière ne serait

jamais à sec, il n'y aurait plus d'épidémies... Mais qui peut posséder un oiseau

de pluie?

Kunti en savait suffisamment cette fois.

« C'est bon, se dit-il, j'irai chercher un oiseau de

pluie ! »

Et le lendemain, dès l'aube, il se mit en route dans

la brousse.

Il marchait depuis quelques instants

seulement lorsqu'il entendit une voix

moqueuse l'interpeller

- Où vas-tu, Kunti ? Où vas-tu,

Kunti?

- Levant la tête, Kunti aperçut un

perroquet à travers les branches d'un

grand arbre.

- Je vais à la recherche d'un oiseau de

pluie.

- Je n'aime guère cet oiseau qui se mêle toujours de chasser le soleil. Alors si

tu veux, je peux t'aider, je peux t'aider ! Je sais très bien imiter son cri. Ecoute

: "Pluipluiplui" !

- En route donc!

Et Kunti poursuivit son chemin en compagnie du perroquet.

Quelques instants plus tard, ils

rencontrèrent un singe.

- Bonjour, Kunti ; bonjour, Perroquet ! Où

allez-vous ainsi dans la brousse?

- Nous cherchons, nous cherchons... euh...

Un oiseau de pluie, dit Kunti.

- Vraiment ? Alors, je vais avec vous, je peux vous être utile : je sais

fabriquer les pièges qui attrapent les oiseaux de pluie.

- Tu ne les aimes pas?

- Oh ! ni plus ni moins que les autres ! Mais s'il y a un bon tour à jouer, je

suis toujours content.

Au bout de quelques heures, ils arrivèrent au pied d'un baobab.

- Arrêtons-nous ici, dit le singe.

Il fabriqua un piège et le perroquet, caché dans les branches de l'arbre, se mit

à chanter de gais "pluipluiplui".

Il fallait attendre qu'un oiseau de pluie se décidât à venir. Kunti s'assoupit.

Il fut réveillé en sursaut par le

perroquet qui piaillait:

- Ça y est, il est pris, il est pris...

L'enfant trouva dans le piège l'oiseau

qui se débattait.

Il le mit dans son sac, et reprit le

chemin du village.

Lorsqu'il fut arrivé, il remercia le

perroquet et le singe et prit congé

d'eux.

Il construisit une belle cage à l'oiseau.

Il l'y enferma, et tout le village vint l'admirer

et lui demander d'appeler la pluie. Mais

l'oiseau, triste, se contentait de pousser de

temps à autre un petit cri plaintif.

Des jours et des nuits passèrent, l'oiseau ne chantait pas. Les gens du village

ne venaient plus voir l'oiseau.

Kunti attendait, Kunti espérait toujours.

Les semaines passèrent. Les champs du village et ceux d'alentour se

desséchèrent au point que la terre se fendit et se craquela.

L'oiseau ne chantait toujours pas. Plus personne ne venait voir Kunti et son

oiseau.

Alors Kunti se rendit chez le Grand-

Sage.

Le Grand-Sage attendait Kunti ; il le

fit entrer dans sa hutte et refermat la

porte derrière Kunti l'enfermant ainsi

dans la hutte.

L'après midi passa et avant la tombée de la nuit, le Grand-Sage délivra

l'enfant et lui demanda:

- Pourquoi es-tu triste et en larmes, Kunti?

- Parce que j'avais peur là-dedans.

- Pourquoi as-tu pleuré au lieu de chanter, Kunti?

- A-t-on envie de chanter quand on est enfermé? Demanda le Grand-Sage.

- C'est bon, Kunti. Maintenant, rentre chez toi et occupe-toi de ton oiseau.

Kunti venait d'apprendre une leçon.

Il rentra chez lui, prit la cage qui était dans sa hutte, la sortit dehors, ouvrit la

porte et sortit délicatement l'oiseau en murmurant:

- Oiseau, mon cher oiseau, va... va... tu es libre maintenant.

L'oiseau tourna la tête, regarda l'enfant, secoua deux ou

trois fois ses ailes, puis s'élança avec de joyeux

"pluipluiplui", d'un vol si rapide qu'il ne fut bientôt plus

qu'un petit point bleu, là-haut, très haut dans le ciel.

Et sur le village de Kunti une pluie chaude et

bienfaisante se mit à tomber.

Kunti, l'oiseau de pluie et tous les habitants du village

étaient maintenant tous très heureux.

Conte traditionnel africain.

 

 

 

 

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